Nombre de messages : 95 Age : 34 •• LOCALISATION; : Behind you honey •• MOOD; : Nervous •• MUSIC; : Depeche mode •• : •• CAMPS; : Chasseurs •• CITATION : "L'enfer c'est les autres" Sartre •• POWERS; : Télépathie •• AFRAID ? : Date d'inscription : 16/03/2009
hells bells profile •• ÂGE;: 26 ans •• CÔTÉ;: Dark Side baby •• AFFILIATES;:
Sujet: Are you lonesome tonight? Dim 26 Avr - 22:39
« Toutes façons, c’est trop tard Will, je m’en vais ! »
Ca faisait bien quinze minutes qu’ils se disputaient pour quelque chose qu’il avait déjà oublié, se tenant face à face au milieu de la pièce, se toisant avec colère et presque mépris et il se demandait comment ils avaient pu en arriver là alors qu’ils s’aimaient autant ,alors qu’elle était son sang, sa chair et la seule chose qui maintenait son petit degré de raison. Si elle décidait de l’abandonner, de partir loin de lui, que deviendrait-il ? Ca faisait peut-être des lustres qu’il prenait soin d’elle, qu’il l’élevait de son mieux en tentant de lui inculquer de bonnes valeurs mais au fond, cela avait toujours été lui qui avait besoin d’elle, au point où il n’avait jamais envisagé qu’elle pourrait le devancer un jour, prendrait ses clics et ses clacs pour se tirer avec le premier merdeux venu. C’était non seulement une déception mais un incroyable coup porté à son cœur qui résistait déjà péniblement aux assauts journaliers de sa culpabilité quant à la manière avec laquelle il avait traité sa femme. Abasourdi, il ressentit le besoin de s’appuyer quelque part et fut content de trouver le mur pour s’y reposer.
« Tu quoi ? » « Oui, il est temps et ça vaut mieux pour nous deux, j’veux dire, je suis trop vieille pour vivre avec mon frère ! » « Je te signale que tu es sous ma tutelle Or’ et que par conséquent il te faut mon autorisation ! » tenta-t-il, plein d’espoir « Tu rigoles ? Je suis majeure et je ne suis dépendante que de la loi, Rosario et moi avons décidé de nous installer dans un petit appartement, on va sûrement quitter la ville. » dit-elle les yeux pleins d’étoiles, sans voir le mal qu’elle faisait à son frère « Depuis que tu fréquentes ce déchet, tu n’es plus la même ! J’ai tout abandonné pour toi, j’ai bradé ma propre vie pour ton bien et maintenant, tu te casses, tu me laisses tout seul alors qu’on s’était juré que cela n’arriverait jamais, peu importait qui le demandait ! »
Quand ils étaient encore enfants, ils se collaient l’un à l’autre et il ne cessait de lui promettre qu’il la protégerait envers et contre tout, lui assurant qu’il était invincible et que rien ne pouvait l’abattre, il se trompait, il n’était rien d’autre qu’un vulgaire être humain, trop con pour s’apercevoir qu’il restait le seul à croire en la famille et toutes ces valeurs archaïques qu’il pensai les meilleures.
« Les choses changent et les gens aussi ! Et puis, je suis sûre que tu ne verras pas la différence, on ne se croise plus ces temps ci, tu es souvent absent pour tes affaires et je suis occupée ailleurs, tu vas enfin pouvoir vivre ta vie. »
La cerise sur le gâteau, elle osait lui balancer ça après l’avoir plus ou moins contraint à foutre Luan à la porte, après lui avoir gâché la vie et son mariage par la même occasion, elle lui crachait au visage et avec le sourire. Elle aurait mérité un bon coup de pied au cul mais il n’avait jamais levé la main sur elle, cela ne commencerait pas aujourd’hui. Parmi toutes les autres qui jalonnaient sa vie, Orquidéa resterait sa plus grosse erreur. Sans un mot, il sortit de la salle à manger et s’enferma dans sa chambre, remplissant son sac du minimum vital avant de quitter l’appartement, sans un regard pour elle.
***
Avec peine, il s’extirpa de l’habitacle de sa voiture et se traîna jusqu’au premier coffee shop qui fut portée de vue. Ca avait été les pires jours de son existence et pourtant, il tenait encore debout et il ne comprenait pas comment. Des jours, voire des semaines qu’il était sur les routes, se nourrissant exclusivement d’alcool alors qu’habituellement, il faisait parti des gros mangeurs, il dédaignait désormais la nourriture solide, trop peu d’humeur à prendre soin de lui mais poursuivant sa descente aux enfers. Ses combats avec les représentants du mal étaient des plus catastrophiques et chaque fois, il en sortait encore plus mal en point. Si son bras gauche n’était que foulé, il devait avoir plusieurs côtes de cassées et de nombreuses ecchymoses couvraient son corps ainsi que des coupures et autres plaies diverses et variées et surtout mal soignées. L’hôpital ? Il ne voulait pas en entendre parler, à quoi bon, maintenant qu’il avançait seul, il ne voyait plus l’intérêt de conserver ce masque de façade, pour qui ? Tout le monde se moquait éperdument de ce qui pouvait lui arriver, autant en finir et ne plus être une charge pour lui-même, la seule chose qui le chagrinait, c’était que personne ne profiterait de ses magnifiques armes qu’il avait emmagasinées avec le temps.
Quand il poussa la porte et fit tinter la cloche, tous les regards se tournèrent vers lui et ne le quittèrent pas jusqu’à ce qu’il ait pris place dans un coin sombre. Il ressemblait, à peu de choses près, à un sans abri et pourtant, une liasse de billets se trouvait dans sa poche et il lui suffit de les sortir pour qu’on daigne le voir comme un véritable client et non comme un parasite ayant décidé de venir mourir ici. Farfouillant dans sa veste, il en sortit un petit carnet et un stylo et se mit à griffonner des choses, une sorte de rapports de ses aventures, chose qu’il ne manquait jamais de faire, peu importait dans quel état il se trouvait, cela serait certainement la seule trace de son existence qui demeurerait.
« Putain, comment ça s’écrit ce truc, foutu démon italien de mes deux ! » grogna-t-il dans ses moustaches
Luan Madee
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Lun 27 Avr - 21:44
Le vieil homme qu’elle avait rencontré se révélait être une perle, le genre d’individu sur lequel on ne s’attends jamais à tomber mais qui suffit à vous redonner foi en la nature humaine. Avec patience il avait écouté le discours décousu de la jeune indonésienne, devinant avec une facilité déconcertante les blessures qu’elle s’entêtait sans cesse à vouloir cacher aux autres. Bonne âme, il s’était décidé à la prendre sous son aile et l’avait ramenée chez lui, rougissant jusqu’à la racine de ses cheveux lorsqu’elle s’était dévêtue devant lui pour le « remercier » comme elle avait toujours appris à le faire. Il lui avait parlé avec tant de douceur et de patience, qu’il avait réussit à effacer toute honte et culpabilité qu’elle pouvait ressentir et au petit matin il l’avait complètement apprivoisée. Un peu à la manière dont on s’attire l’affection d’un chaton en lui donnant une gamelle de lait chaud.
Ce qui aux yeux de Luan apparaissait comme une maladie chez les américains, frappa également John qui se décida à faire d’elle une femme honnête. Il lui proposa un boulot de serveuse dans son café, ainsi que des cours de langue, de lecture et d’écriture pour l’aider à mieux comprendre l’univers étrange dans lequel elle naviguait. Les premiers jours elle ne le lâchait pas, devenant son ombre, et chaque fois qu’il la voyait en difficulté il volait à son secours. Il était comme un gros nounours, un père de substitution pour elle et parfois elle craignait de trop s’habituer à sa présence comme elle l’avait fait avec William. Comment ferait-elle quand lui aussi déciderait de la virer de sa vie ? Recommencer sans cesse à se fabriquer une vie lui semblait épuisant et elle n’en avait plus la force ni la volonté.
De plus sa séparation d’avec son époux continuait de creuser un trou béant dans sa poitrine. Cette fois elle ne voyait pas où avait été sa faute. Si elle admettait s’être trompée en s’attaquant la première fois à Orquidéa, elle ne comprenait pas pourquoi elle était punie de la même façon en ayant agit pour son bien et celui de son époux. La magie avait toujours fait partie intégrante de sa vie et pour elle c’était quelque chose d’aussi naturelle que de boire ou manger. D’ailleurs il lui était arrivé à de nombreuses reprises d’assaisonner ses plats avec des herbes dont certaines vertus étaient connues d’elle, en particulier lorsque William revenait de ses expéditions. Elle était persuadée qu’elle l’aidait à sa façon même si son geste était minime. Alors pourquoi la repoussait-il ? Chaque fois qu’elle essayait de comprendre un peu mieux son univers et sa famille il lui faisait clairement comprendre que ce n’était pas ses affaires et qu’elle ne faisait pas partie de sa famille ? Elle n’était alors plus sa femme mais une vulgaire étrangère et ce rappel constant de son statut la blessait. Elle s’était cru différente en le fréquentant et elle aurait aimé que l’illusion perdure.
« Tu rêves princesse et le café est en train de se faire la malle ! » ricana John en passant près d’elle, la faisant sursauter en la surprenant dans ses rêveries. Elle posa aussitôt la cafetière sur le comptoir et confuse essaya d’éponger les dégâts mais ses pensées la rattrapèrent aussitôt, faisant sourire le vieil homme.
« Je ne me souviens pas d’avoir déjà à ce point fait tourner la tête d’une femme ! Qu’est-ce qui t’arrives poussin ? Je croyais que ça allait mieux ces derniers jours… »
Mieux c’était un fait mais pouvait-elle réellement dire qu’elle allait bien ? Elle avait fait son possible pour être capable de se regarder dans le miroir sans rougir mais elle sentait qu’il lui manquait toujours quelque chose et même si elle peinait à vouloir le reconnaître elle savait précisément où se situait le problème. Elle n’avait jamais eu besoin de personne et voilà qu’un grand blond au regard parsemé de paillettes d’or et à l’air triste et tourmenté avait complètement foutu la pagaille dans sa vie. Et maintenant elle peinait à respirer quand il n’était pas là. Elle leva le nez vers lui et posa ses grands yeux humides dans les siens, une bouille qui en avait fait craqué plus d’un, mais lui parvenait à voir la douleur au delà de la beauté de ses traits.
« Est-ce qu’on peut comprendre quelque chose aux hommes hein ? Mais tu sais quoi ? Je suis persuadé que rien n’arrive par hasard et… »
Il ne put terminer sa phrase puisque la clochette de la porte d’entrée tinta et la porte s’ouvrit pour laisser passer un ersatz d’homme en piteux état. Au départ Luan n’y prêta pas attention et s’occupa de la mare de café qui maculait toujours le comptoir et gouttait peu à peu sur le sol. Mais depuis que le nouvel arrivant était entré dans le café la tension était palpable et cela la poussa à l’observer avec plus d’attention. Il avait l’air d’un de ses original qui se chauffait les fesses en faisait brûler des ordures dans des bidons et dormait dans des cartons mais en l’observant avec plus d’attention encore elle se rendit compte qu’il s’agissait là de son mari. Ou ex-mari… Au fond elle ne savait plus trop quel lien les rattachaient encore.
John fit mine d’aller s’occuper de lui mais elle le stoppa dans son élan, faisant naître l’intérêt du vieillard. Curiosité qui ne fit que s’accentuer lorsqu’elle demanda au cuistot de lui préparer une assiette le plus rapidement possible et qu’elle s’en saisit pour aller la poser devant celui que tous considéraient comme un clochard ou un allumé. Elle nota qu’il avait perdu du poids, qu’il semblait sale et fatigué et surtout qu’il était blessé et son cœur se serra. Elle ne comprenait pas vraiment comment il avait pu se retrouver dans un tel état. Tout comme elle ne comprenait pas pourquoi le destin s’acharnait sur elle et continuait à la forcer à croiser la route d’un homme qui ne voulait pas d’elle et pour lequel elle était pourtant prête à faire tout et n’importe quoi.
« Je crois qu’il y a un H. J’ai appris… » souffla-t-elle en posant l’assiette devant lui et en s’installant sur la chaise d’en face. Maintenant qu’elle se trouvait proche de lui, elle était incapable de résister à l’attraction qu’il exerçait sur elle et elle avait beaucoup de mal à y faire face. Le hasard était vraiment un connard quand il s’y mettait. Elle baissa les yeux, sur ses mains qu’elle avait posées sur ses cuisses, ne trouvant rien de bien intelligent à dire. Qui avait-il à rajouter à ce qu’ils s’était balancé la dernière fois ?
William Swan When devils kiss and angels fuck
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Lun 27 Avr - 23:17
Le malheureux mur de bois, abîmé par l’humidité et le temps, céda sous le poids de l’homme qu’on projeta contre celui-ci sans ménagement. Le choc fut rude et un bruit étrange résonna dans le vieux hangar, on pouvait se demander s’il s’agissait du bois qui craquait ou d’une partie du corps de l’homme qui n’avait pas supporté ce petit voyage dans les airs. Toujours est-il que le grand blond était étendu sur le sol, du sang s’écoulant d’une plaie ouverte à la tête et terminant sa course dans sa barbe broussailleuse qu’il n’entretenait plus depuis des semaines, et il ne semblait pas décidé à se relever, n’en possédant déjà plus la force. Depuis combien de temps errait-il sans but et mettait-il en péril sa vie en espérant qu’on l’achèverait rapidement sans qu’aucun de ces monstres ne soit en mesure de lui régler son compte pour de bon ? Il en avait assez, de ça, cette chasse, sa vie, mieux valait que tout se termine ici, maintenant, l’Enfer devait avoir des airs de Paradis à côté de l’existence misérable qu’il menait. Il risquait sa vie, jour après jour pour sauver des gens qui ne le remerciaient qu’à demis mots ou pas du tout et pour finalement finir comme un damné, à quoi bon tenter de gagner sa rédemption, à ce jeu, il était donné perdant dès le début, il n’avait plus la force de se battre.
« Alors Swan ? Qu’est-ce que tu fous ? J’ai pas traversé l’Enfer entier pour que tu te couches au premier round mon grand, ou alors ta réputation est bien au-dessus de ce que tu peux être ! » affirma la grande blonde qui avançait vers lui, juchée sur des talons aiguilles vertigineux, parvenant tout de même à l’envoyer dans le décor avec aisance
« Vas te faire foutre Auria, fais ce que tu as à faire ! » « Le grand William Swan serait-il devenu suicidaire ? Tu sais qu’on t’attend tous avec impatience en bas, on t’a déjà préparé ton petit endroit rien qu’à toi, et crois moi, tu vas apprécier ! Mais j’ai pas pour habitude qu’on me facilite autant les choses, j’aime pas qu’on me mâche le travail, t’es vraiment un trou du cul, tu me gâches tout mon plaisir ! Qu’est-ce que ?... »
Il venait de lui envoyer une balle entre les deux yeux, ces balles fabriquées et bénies et surtout capables de tuer n’importe quel démon sans exception si on savait viser correctement.
« Si c’est pour t’entendre déblatérer ta merde, je préfère rester là. » marmonna-t-il en se relevant avec difficulté, se tenant à ce qu’il pouvait pour tituber jusqu’à l’extérieur.
Quand il ouvrit les yeux, il se trouvait sur la banquette arrière de sa vieille voiture avec un mal de crâne carabiné. Il posa sa main sur son front et tressaillit en s’insultant au passage avant de se redresser et de sortir pour prendre le volant. Son long périple vers la mort continuait, combien de temps il tiendrait ? Il l’ignorait mais il semblait que son heure n’était pas encore venue.
***
« Oui !! Un H ! Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ! » fit-il, le regard allumé par une lueur de compréhension tantôt qu’il griffonnait à nouveau à toute vitesse
Il lui fallut plusieurs minutes avant de s’apercevoir que la serveuse c’était assise en face de lui, encore une de ces pétasses en manque de sensations fortes, désireuses de combler la solitude de ses nuits avec le premier crasseux un peu dangereux passant mais il n’était pas d’humeur, il peinait déjà à tenir sur ses jambes alors il s’imaginait mal s’agiter dans les draps d’une femelle, même si l’envie ne lui manquait jamais. Prêt à l’envoyer balader, il releva la tête, prenant son air bourru et cherchant des remarques désobligeantes à balancer mais quand il croisa l’émeraude de la paire d’yeux fixée sur lui, il se tut, des gouttes de sueur, sorties de nulle part, perlant sur son front sale. Que pouvait-il dire pour justifier son état, sa présence ? Devait-il lui demander comment elle avait réussi à trouver du travail, pourquoi elle se trouvait toujours dans ses pattes, où qu’il aille et quoi qu’il fasse ou tout simplement lui dire ce qu’il avait sur le cœur ?
*Lèves toi et vas-t-en Will, tant qu’il en est encore temps ! *
Partir… Oui, cette option semblait être la meilleure mais alors qu’il était décidé à la mettre en pratique, ses jambes refusèrent d’obtempérer ce qui le mit dans une position ridicule et manqua de le aire s’étaler de la banquette. Pathétique, voilà ce qu’il était. Il n’avait plus rien de commun avec l’homme qu’il avait toujours été, cette figure de stabilité et de force, il ressemblait d’avantage à un clodo atteint de la tuberculose et en phase terminale, seulement cette phase là, durait depuis sa naissance. Se redressant tant bien que mal, tentant de faire fi de la douleur, il referma son journal et l’enfouit dans une poche de son blouson de cuir et se passa une main dans les cheveux, cherchant quelque chose d’intelligent à dire.
« C’est bien que tu ais trouvé un travail ici, en sécurité. » lâcha-t-il enfin avec sincérité
« Je savais que tu valais mieux que ce que tu pensais, je ne me trompe jamais. » ajouta-t-il en tripotant la serviette en papier posée sur la table, les yeux rivés sur celle-ci
« Tu sais Luan, je suis vraiment désolé pour tout ce que j’ai pu te faire. »
Luan Madee
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Mar 28 Avr - 22:34
Il était souvent arrivé à William de vouloir lui dire quelque chose lorsqu’ils étaient en Indonésie mais ses connaissances limitées en anglais avait souvent freiné leurs conversations. Il pouvait répéter la même chose des milliers de fois, tant que cela restait une idée abstraite et pas le nom d’un objet, d’une plante ou d’un animal, elle était incapable de le comprendre. Là encore, alors qu’il griffonnait à la hâte sur ses bouts de papier, elle avait l’impression qu’il essayait de lui communiquer quelque chose mais il lui était impossible de dire quoi et cette barrière qui existait entre lui et elle commençait à la peser. Comment pouvait-elle espérer l’aider si elle ne savait même pas par où commencer ? Elle demeurait certaine que leur séparation n’était due qu’à un malentendu entre-eux et que s’ils avaient su mieux se comprendre ils n’en seraient pas là.
Impuissante elle resta donc silencieuse, faisant mentalement le compte de ses blessures, et frissonnant à l’idée de ce que les loques qui lui servaient de vêtement pouvaient dissimulé de plus grave. Il était comme un gosse, incapable de prendre soin de lui et il réveillait chez elle un instinct maternel qu’elle ne se soupçonnait pas. Elle avait envie de le prendre dans ses bras, de le serrer contre sa poitrine et de le bercer jusqu’à ce que tous ses démons disparaissent et qu’il trouve la force nécessaire pour se reposer sur elle. Elle savait ce qu’il redoutait, elle fonctionnait exactement de la même façon. Elle ne pouvait pas faire confiance aux autres. Il avait été le seul à bouleverser ses certitudes et à lui faire baisser sa garde. Elle ne savait pas aimer avant lui, maintenant elle avait l’impression qu’elle ne pouvait plus vivre sans avoir rien à lui donner. Si seulement il voulait bien la laisser faire…
Elle rougit lorsqu’il la complimenta, face à quelque chose qu’elle n’avait pas l’habitude d’entendre. Serveuse ce n’était pas un métier de rêve, surtout quand on vivait aux Amériques, mais pour elle c’était un grand pas en avant. C’était la première fois qu’elle gagnait sa vie honnêtement et qu’elle ne vendait pas son corps pour pouvoir manger. Elle mesurait seulement alors la stupidité de son geste et la honte qu’elle avait pu ressentir toutes ces années. Autrefois c’eut été quelque chose d’abstrait pour elle mais aujourd’hui c’était un concept qu’elle touchait du bout des doigts. Oui elle était fière de ce qu’elle faisait, même si elle ne faisait que servir des mokas, et qu’il approuve lui aussi son choix de vie la rendait folle de joie.
Très vite des papillons chatouillèrent son bas-ventre, et elle se prit à rêver de se retrouver à son bras, sans avoir à rougir de la personne qu’elle était. Qu’il puisse la présenter à ses amis sans lui-même se sentir gêné et qu’Orquidéa la voit comme un être humain et plus comme un parasite. Sa fantaisie allait même jusqu’à imaginer qu’elles pourraient être comme deux sœurs, à rire ensemble et à dévaliser les boutiques de fringues. C’était ce qui maintenait son équilibre, ce qui l’empêchait de retrouver ses mauvaises habitudes.
« Et à quoi elles vont me servir tes excuses maintenant ? C’est que des mots. Je peux rien en faire. » répondit-elle avec plus de virulence qu’elle ne l’aurait voulu, ne supportant pas qu’il refuse tout contact avec elle et qu’il s’en tienne aux politesses de rigueur après ce qu’ils avaient vécus tous les deux. Pour elle ce n’était pas suffisant. Elle attendait qu’il lui donne plus. Où était ces moments où il ne pouvait pas se détacher d’elle et qu’ils passaient leurs journées au lit ?
Elle se leva, prête à le laisser seul avec ses gribouillis et mots qui n’avaient aucune valeur mais resta plantée juste à côté de lui, retenue par un lien invisible. Elle souffrait de toutes ces fois où il l’avait rejetée et pourtant elle ne parvenait pas à s’en éloigner. C’était prendre le bâton pour se faire battre, on aurait dit qu’elle attendait qu’il lui fasse mal encore, qu’il la traîne dans la boue, comme si cela pouvait justifier tout ce qu’il avait fait pour elle sans qu’elle puisse lui rendre la pareille. Elle posa une main sur son épaule, fit glisser ses doigts le long de son bras, titilla l’intérieur de son poignet pour finir par glisser sa main minuscule dans sa paume. Après une infime hésitation, elle pressa sa main dans la sienne frissonnant au contact de sa peau. Quelle idiote, elle aurait du savoir que c’était une erreur et qu’elle le regretterait.
« Tu devrais te nourrir pour reprendre de la force. » Elle se pencha vers lui pour embrasser sa tempe meurtrie.
« Et ne laisse pas les blessures comme ça. Je sais que tu veux pas de mon aide mais c’est important que tu sois en santé. Ca compte pour moi tu sais… »
Il lui faisait de la peine, à essayer de se détruire de la sorte. Elle ne comprenait pas ce qui le poussait à de telles extrémités. N’importe qui qui l’aurait croisé aurait deviné qu’il se laissait volontairement aller et cherchait les coups ce qui ne lui ressemblait pas. Le William qu’elle connaissait était fort et combatif. Il avait fait la différence, assez pour pouvoir lui passer la bague au doigt et assez pour qu’elle ait envie de s’attacher à lui.
William Swan When devils kiss and angels fuck
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Jeu 30 Avr - 21:32
Craquer de nouveau serait fatal et il le savait, il ne pouvait pas l’entraîner avec lui dans cette spirale infernale qu’était la chasse et les tueries, il n’avait pas le droit de lui imposer ça. La peur, le doute, l’inquiétude, quand il aurait du retard ou bien ne rentrerait pas pendant des mois. Elle méritait mieux que tout ce qu’il pouvait lui offrir malgré son grand cœur, il restait un asocial, un marginal incapable de s’intégrer à la société. Il l’avait tanné pour qu’elle se trouve un boulot correct mais qu’en était-il de lui ? Il ne s’imaginait pas enfermé entre quatre murs à passer ses journées à boire du café et à taper sur un ordinateur, duquel il ne comprenait pas le fonctionnement. Pas plus qu’il ne désirait être sous les ordres de quelqu’un, rendre des comptes, se faire enguirlander, avoir des horaires, des obligations. Très peu pour lui. Sa vie était ingrate et dure mais il la préférait à toutes celles qu’il avait imaginées. Depuis toujours, il était un inadapté, d’abord à l’école puis dans le monde adulte par la suite, hyperactif, il ne parvint jamais à trouver sa place, un endroit dans ce bas monde où on le verrait tel qu’il était et non pas comme le type qui vivait de ses arnaques faites aux banques et aux assurances. Cette blessure que sa différence avait aggravée, il ne la montrait jamais, enfouissant tous ses sentiments sous une carapace de mignon petit con arrogant. Du moins, jusqu’à maintenant.
Jamais encore il n’avait été lui-même comme maintenant, assumant pleinement son statut de boulet de la société, de rebus du monde des hommes, il n’évoluait, depuis quelques temps, que dans le milieu des chasseurs, des démons et autres créatures ignobles, se sentant bien plus chez lui qu’ailleurs. Ce qui l’avait poussé à sortir de son trou à rats, sans doute la fin et le besoin de communiquer. Il n’en était pas encore au point de parler tout seul à voix haute et de prédite l’apocalypse en brandissant une bible mais il se sentait changé, comme si l’annonce du départ de sa sœur l’avait irrémédiablement brisé ou du moins l’avait débarrassé d’un de ses derniers liens avec le monde normal. Sa lutte était-elle inutile et vouée à l’échec ? Devait-il également abandonner cette part de lui et se ranger comme tant des leurs l’avaient fait pour le bien de leur famille ou leur propre bien ? Peut-être que toutes les solutions se trouvaient dans la paire d’yeux verts qui le fixait avec tendresse en dépit de tout ce qu’il avait pu faire à la propriétaire de ceux-ci. Ca l’avait toujours dépassé, cet amour sans borne qu’elle nourrissait à son égard, il était tellement en dessous de tout qu’il ne comprenait pas ce qu’elle pouvait lui trouver, quand on grattait le beau vernis, il ne restait que de la crasse et de la rouille. Rien d’autre.
Garder une distance de sécurité entre eux lui semblait donc, être le meilleur des choix, il n’avait pas le droit de lui imposer ça, de la faire souffrir encore, pas maintenant, alors qu’elle semblait enfin avoir trouvé un brin d’équilibre et un peu de bonheur, il ne voulait pas être celui qui, sans cesse, briserait tout sur son passage, son cœur, son âme et son existence. Il l’aimait trop pour ça. Il aurait pensé que ses excuses étaient valables et explicites mais il n’en fut rien et elle les rejeta toutes en bloc, le flagellant au passage, si bien qu’il baissa la tête, honteux et ne sut quoi répondre. Elle n’avait pas tort, des mots ne valaient rien, des excuses ne signifiaient rien, comment pouvait-elle croire en lui et en ce qu’il disait après tout ce qu’il lui avait fait subir. Il n’était qu’un pauvre type qui en tombant sur une mine d’or, avait décidé de l’offrir à un autre qu’il fasse fortune. A toujours mettre son bonheur en péril bêtement, il risquait de devenir fou, d’ailleurs, n’était-ce pas ce qui arrivait ?
Puis ce fut comme une révélation, elle posa sa main minuscule sur son épaule avant de la glisser dans la sienne, plus large et abîmée par les intempéries et tout ce dans quoi il frappait puis il y eut ses lèvres chaudes sur sa tempe crasseuse qui réveillèrent tous ces sentiments qu’il croyait morts avec le départ de sa petite sœur, son bijou, son trésor. Aurait-il mal interprété tout ce qui s’était passé ? Une chose semblait certaine, il ne voulait plus que ça cesse, il entendait tout juste ce qu’elle disait, ne se focalisant que sur ses lèvres qui bougeait avec une sensualité qu’il ne connaissait qu’à Luan. Mu par il ne savait trop quoi, il serra sa main plus fort et l’attira à lui pour poser sa tête sur son buste, ses grandes mains à plat dans son dos. Il se serra contre elle, comme si sa vie en dépendait, sous le regard stupéfait des clients. Le néon fit étinceler l’anneau qui se trouvait sur l’annulaire de sa main gauche, son alliance.
« Tu m’as manqué ! » marmonna-t-il « Je ferais sans doute mieux de partir et de te foutre la paix. » commença-t-il en se détachant d’elle et en relevant la tête pour lui faire face « Avec moi, tu es en danger et même si je t’aime, je … Je pourrais te raconter mais je ne saurais pas par où commencer et maintenant qu’Or est partie je suis perdu. J’ai bradé mon mariage pour finalement tout perdre ! »
Il semblait à bout de nerfs, fatigué par la vie et prêt à s’effondrer d’un moment à l’autre et des larmes ne quittaient plus ses yeux. Une bête blessée, voilà ce qu’il était.
Luan Madee
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Dim 3 Mai - 22:24
Un sourire tendre, léger, effleura à nouveau ses lèvres quand il répondit à la pression de sa main par la sienne et elle s’en voulut d’être aussi faible avec lui. Il lui avait claqué deux fois la porte au nez et elle semblait ne toujours pas avoir compris, ou alors elle s’accrochait à un espoir vain et elle continuerait à se prendre des gifles en plein visage jusqu’à ce qu’il soit fatigué de jouer avec elle. Parce que ce n’était rien d’autre qu’un jeu. Il pouvait prétendre ce qu’il voulait, qu’il l’aimait ou qu’il ferait tout pour elle, il ne la traitait pas moi que comme toutes autres personnes qu’elle avait croisées dans sa vie. Comme un déchet. C’était peut-être inconscient mais c’était là et ça aurait du être suffisant pour qu’elle lui en veuille et lui tourne le dos, malgré l’état déplorable dans lequel il pouvait être et le désespoir que son regard émeraude lui balançait. Mais ce simple contact l’avait électrisée et son corps en réclamait plus, beaucoup plus. Elle regrettait cette époque où il y aurait fallu un cyclone pour qu’il détache ses lèvres des siennes et consente à la quitter.
Elle s’apprêtait donc à se reculer, pour échapper à l’attraction qu’il exerçait sur elle mais il la coinça dans ses énormes bras, la lovant contre lui et lui coupant le souffle par la même occasion. Ses deux mains dans le vide, elle ne savait qu’en faire tandis que lui faisait courir les siennes dans son dos, la faisant frissonner au passage. L’avait-il remarqué ? Etait-il conscient qu’il la rendait dingue au moindre geste, à la moindre parole si bien qu’elle revenait réclamer son attention comme une chienne ? Elle n’en savait rien mais au fond elle se disait qu’en l’enlaçant aussi étroitement il ne pouvait pas ignorer les battements précipités qui agitaient sa poitrine ni cette tendance qu’elle avait à se laisser aller contre lui. Elle fait par poser une main sur son épaule, tandis que l’autre jouaient dans ses cheveux figés par la crasse. Il aurait eu besoin d’un bon bain, mais à cet instant elle n’en avait plus rien à faire. Elle lui avait manqué et c’était tout ce qu’elle avait besoin d’entendre.
« Bébé… » souffla-t-elle en prenant son visage en coupe entre ses mains, pour qu’il la regarde et avec un peu de chance comprenne ce qu’elle avait à dire.
« Je ne sais pas ce que tu crois dans ta tête mais tu te trompes. Je ne suis pas une gamine et je connais le vrai visage de la vie. J’ai vu des tas de choses… » Et voilà que la situation devenait ironique, ils parlaient tous deux de choses que l’autre n’ignorait pas, sans savoir qu’ils avaient toujours un peu appartenu au même monde. Ils n’avaient peut-être pas été élevés de la même manière mais ils possédaient les mêmes repères. L’ombre, c’était ce qu’ils connaissaient de mieux.
« Tu n’as pas encore tout perdu. Si tu veux tu peux venir avec moi. Je prendrais soin de toi. Je vais te laisser manger toute la nourriture et quand j’aurais fini mon travail, si tu es prêt, tu pourras venir avec moi. Mais seulement si tu veux bien me laisser être ta femme. Plus de mensonges, plus de bêtises. Sinon je jure que cette fois tu le regretteras. Il n’y aura plus de nouvelle chance. »
Elle haussa un sourcil, l’air sérieux, pour lui montrer qu’elle ne plaisantait pas. Pas cette fois. Elle était prête à faire des efforts mais elle ne devait pas être la seule à faire des concessions. Elle avait déjà beaucoup donné depuis qu’ils étaient ensemble, elle était toujours restée à sa place et ne lui avait rien demandé de plus que ce qu’il était prêt à donner. Mais ses efforts n’avaient eu aucun résultat, tout ce qu’elle avait obtenu c’était qu’il se moque d’elle et la traite comme un chien, la sifflant quand il avait besoin de lui. Si elle était assez amoureuse pour leur donner une nouvelle chance, elle n’était cependant pas assez sotte pour lui laisser les rênes cette fois. Ils joueraient avec ses règles, ou pas du tout.
« Tu pourras demander ce que tu veux bien sûr. Je n’ai pas de cachotteries. »
Elle gratouilla sa joue du bout des doigts, joua encore un peu avec ses cheveux puis se redressa. « Maintenant tu manges. C’est pas bon si c’est froid. Si tu veux je pourrais voir tes blessures et les soigner. Et t prendras une douche parce que tu pue des pieds. »
Elle ponctua ses propos en posant ses mains sur ses hanches et en le couvrant d’un regard rieur puis elle récupéra son plateau et retourna s’occuper des autres clients. Elle vit souvent les regards aller d’elle à William et quand elle retourna derrière le bar son patron la fixait avec des yeux grands comme des soucoupes. A voir la tête qu’il faisait il attendait un compte rendu détaillé de sa conversation avec le chasseur mais elle n’était pas prête à lui lâcher le moindre indice. S’il y avait bien une chose qu’elle n’aimait pas partager c’était William.
« Tu ramasses les clochards maintenant ? Tu sais il faut faire attent-… » « C’est mon mari. Ne parle pas mauvais de lui comme ça. » « Princesse… » « Je sais ce que tu veux dire. Tais toi. » « Je voudrais pas encore te ramasser en miettes. » « Je ne me laisserais pas faire… » « Je sais que tu es forte mais… » « Non tu ne sais pas. Tu ne connais pas. C’est moi qui joue maintenant. » Il se tut et n’ajouta rien mais elle voyait bien qu’il n’était pas d’accord avec elle, qu’il voyait les mensonges derrière sa belle assurance. La vérité était qu’elle ne savait pas comment elle allait réagir maintenant et si elle aurait la force de s’imposer au sein de son couple. Mais elle voulait se donner la chance d’y arriver. « Alors va. Je te donne ta soirée. » « Merci. »
« Je peux rentrer maintenant. Prêt ? » demanda-t-elle en apparaissant de nouveau aux côtés de William. Le temps qu’il mit à se lever lui parut une éternité mais une fois qu’il sembla tenir debout sur ses deux jambes elle sentit à nouveau de l’air gonfler ses poumons. Elle se précipita pour le soutenir et l’aider à sortir du café puis ils se traînèrent dans la rue jusqu’à son petit appartement. Elle ne possédait que l’essentiel pour l’instant, quelques vêtements, des livres, une cuisine équipée, un lit. Mais elle ne s’en plaignait pas parce que l’appartement était dix fois plus luxueux que n’avaient pu l’être ses précédents logements. Elle ne cherchait même pas à le décorer, elle n’en avait pas l’habitude. Les seuls aménagements qu’elle avait réalisés étaient les petits symboles qu’elle avait dessinés sous les tapis et les petits sachets qu’elle avait cachés un peu partout.
« Tu peux t’installer comme tu veux. » fit-elle en tortillant ses mains après l’avoir lâché sur le lit, qui servait aussi de canapé et qui prenait les trois quarts de la place dans son petit studio. « Et si tu as besoin d’un truc… »
William Swan When devils kiss and angels fuck
Nombre de messages : 95 Age : 34 •• LOCALISATION; : Behind you honey •• MOOD; : Nervous •• MUSIC; : Depeche mode •• : •• CAMPS; : Chasseurs •• CITATION : "L'enfer c'est les autres" Sartre •• POWERS; : Télépathie •• AFRAID ? : Date d'inscription : 16/03/2009
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Ven 8 Mai - 19:37
Même dans le pire des moments, on pouvait discerner une lueur d’espoir, quelque chose susceptible de nous amener à penser que tout dans la vie n’est pas noir et qu’après les obstacles, le bonheur prend rapidement une place importante dans notre existence. Mais William n’y croyait plus, il était l’acteur de sa propre descente aux Enfers et pris d’en l’engrenage de l’auto destruction, il ne savait plus comment s’en sortir. Faire du mal aux autres n’avait jamais été sa tasse de thé, bien qu’il rêvait de casser la gueule à ce sale type qui lui avait volé sa sœur et son malheureux bout de famille qu’il avait, jusqu’alors, gardé jalousement et avec lequel, il se ressourçait au moindre coup de blues. Désormais, cette ère était révolue et il devait miser sur autre chose, se rattacher à la dernière personne qu’il aurait pensé capable de supporter le poids qu’il représentait, lui et ses emmerdes inépuisables. Si elle se pensait redevable, elle se trompait, tout ce qu’il avait fait pour elle jusqu’à présent ne fut guidé que par l’amour qu’il nourrissait à son égard et rien d’autre, par la suite, il s’était laissé envahir par les mensonges et la rancœur et avait presque totalement occulté ce qui fit la force de leur relation ,en dépit de la différence de langage et de culture. Le con, dans l’histoire, c’était lui, une fois encore et il était parfaitement conscient de ne mériter aucunement sa pitié, pas plus que son amour.
Lui qui avait cru que tuer des créatures maléfiques achèterait sa place au paradis s’était lourdement gouré. Son métier ne l’avait jamais empêché d’être particulièrement odieux en certaines occasions et il doutait que protéger la veuve et l’orphelin sur rendez-vous puisse lui ouvrir les portes de ce sanctuaire où tout le monde voulait terminer ses jours en tant qu’âme. La première victime de son sale caractère et de sa tendance à faire le mal sans le vouloir fut Luan, payant pour son incapacité de canaliser sa petite sœur, sa difficulté à assumer son statut d’homme marié et bien d’autres choses qui n’allaient pas dans sa vie mais une chose semblait claire : depuis qu’elle était partie, tout était pire. La conclusion de tout ceci restait simple, si avec elle, ses problèmes ne disparaissaient pas, sans la jeune indonésienne, ils étaient pires et il devenait incapable de s’occuper de lui et même des démons, se transformant en loque humaine. Etait-il possible que son addiction à sa femme soit bien plus grave que ce qu’il pensait ? Visiblement, oui !
A sa proposition, il ne répondit rien, se contentant de la fixer en réfléchissant à toute allure, espérant trouver une solution de substitution susceptible de les satisfaire tous les deux mais il n’y en avait aucune. Il était inenvisageable pour lui de remettre les pieds dans l’appartement qu’il partageait autrefois avec sa sœur, il n’aurait pas été en mesure de l’atteindre dans son état, et pour être sincère, il ressentait le besoin de lâcher prise, qu’on s’occupe de lui et rien que de lui. Ca faisait des années qu’il passait à s’occuper des autres, il était enfin temps qu’il pense à lui, ne serait-ce que quelques temps, juste histoire de se remettre sur pieds et d’enfin repartir sur de meilleures bases, du moins l’espérait-il. Sans affirmer quoi que ce soit, il la laissa retourner vaquer à ses occupations et grignota quelques petits bouts d’œufs ce qui lui retourna l’estomac et l’obligea à pousser l’assiette vers l’autre bout de la table pour s’épargner la honte de rendre sur la table de ce coffee shop, à la vue de tous. Il venait déjà de s’afficher, ressemblant à un clodo et pelotant une serveuse, mieux valait arrêter les frais ici.
Heureusement pour lui, elle reparut bien vite, lui épargnant une crise de colère et il se leva, lentement et avec difficultés mais une fois sur ses pieds, il semblait toujours aussi inébranlable, ou presque. Malgré sa fierté, il laissa Luan le soutenir, conscient que sans elle, il serait certainement en train de ramper pour se traîner hors de ce restaurant. Aller jusqu’à l’appartement fut difficile mais en puisant dans ses ressources, il y parvint et s’effondra sur le lit dès qu’il le put, mesurant l’ampleur de ses blessures en sentant, pour la première fois, la douleur se réveiller dans chacun de ses muscles. Il avait une blessure à l’épaule qu’il traînait depuis au moins 3 semaines et qui provoquait une fièvre affreuse et puis toutes ces plaies ouvertes sur les bras, les jambes et le torse qu’il avait sommairement soigné avant d’abandonner, espérant que ça l’emporterait rapidement, mais le ciel était décidé à s’acharner sur lui.
« Une douche. » marmonna-t-il en tentant de retirer sa veste, non sans grimacer « Je crois que tu vas devoir m’aider pour le t-shirt et le reste. » admit-il à contre cœur tandis qu’elle l’aidait à se relever de nouveau
La brunette mit un point d’honneur à s’occuper de lui et lui frotta le dos, retenant ses questions sur l’origine de toutes ces blessures avant de le sécher et de désinfecter chaque parcelle de sa peau pour lui épargner une morte lente et douloureuse. Le pire fut qu’il se laissa faire sans broncher, sans même émettre la moindre objection, il n’en avait ni la force ni l’envie et même s’il n’avait pas reparlé des conditions qu’elle avait imposé avant qu’il ne partage de nouveau sa vie, il les avait plus ou moins acceptées. Quand elle en eut terminé, il farfouilla dans sa poche de blouson et en sortit un objet circulaire, brillant quoi qu’un peu crasseux.
« Ton alliance, je l’ai gardé pour te la redonner, enfin, si tu en veux. » fit-il tout penaud « Je sais que je ne suis pas un bon mari mais j’essaye et je te promets de changer ! Ma première résolution c’est de te dire tout ce que tu veux savoir, répondre aux questions que tu te poses depuis qu’on se connait. Je t’écoute. »
Luan Madee
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Sujet: Re: Are you lonesome tonight? Ven 22 Mai - 17:13
L’avoir chez ce qu’elle considérait être comme sa maison était étrange. Elle s’était habituée à l’idée que leur histoire était terminée et elle avait forcé son esprit à ne pas se l’imaginer dans ces pièces. Maintenant qu’il s’y tenait, il brouillait tous ses repères et faisait naître le doute et la confusion chez elle, des sentiments qu’elle n’était pas habituée à contrôler. Depuis toujours il l’avait plongée dans l’inconnu, la sortant de ses schémas habituels et l’obligeant à se poser de nouvelles questions. Elle avait toujours cru que son destin était tracé mais l’arrivée impromptue du grand blond dans sa vie avait tout bouleversée. Elle n’était pas mieux que lui, tout aussi paumée devant ses sentiments et ce qu’elle devait en faire. Elle avait presque peur, de dépendre à ce point d’une autre personne et elle lui en voulait d’avoir fait d’elle son esclave. Malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à se le sortir de la tête. Il était comme une sangsue qui pompait tout son bon sens.
Elle le fixa l’air songeuse, tandis qu’il essayait de retirer ses vêtements crasseux et se dit qu’ils avaient le chic pour se trouver dans les pires moments ? Peut-être cela faisait-il la force et l’incongruité de leur relation, de se trouver là toujours aux moments les plus étranges, lorsque tout le reste a foutu le camp. Elle l’avait ramassé comme n’importe quel client et il en avait fait sa femme. Elle l’avait retrouvé et ramené avec elle alors qu’il l’avait jetée comme une malpropre. C’était leur parade amoureuse à eux, la façon dont il lustrait ses plumes pour l’ébahir et dont elle lui répondait en roucoulant langoureusement. Elle aimait cette façon qu’ils avaient de s’aimer, regrettait seulement qu’il fut incapable de l’accepter pleinement et de soutenir son image dans un miroir.
« Te mettre nu ça a jamais été un problème pour moi… » souffla-t-elle en l’aidant à se relever, plaisantant pour masquer l’inquiétude qui la saisissait et la lourdeur de l’atmosphère qui régnait dans son petit appartement.
Elle s’abstint de tout commentaire tandis qu’elle l’aidait à se laver et qu’elle purifiait et pansait chacune de ses blessures mais son émotion était vive et devait se ressentir dans les légers tremblements qui l’agitait à chaque fois qu’elle effleurait sa peau meurtrie. Plus que jamais elle se demandait quels démons pouvaient bien agiter son époux pour qu’il se punisse de cette façon et qu’il courre sans cesse au devant du danger. Elle le savait fort et courageux mais elle pensait qu’il surestimait tout de même ses capacités et qu’il s’imposaient des charges trop grandes pour lui. Elle le voyait blessé par l’attitude de sa sœur, impuissant face à sa propre façon de réagir mais elle ne savait pas comment l’aider. Ce n’était pas comme si elle avait déjà eu une famille à elle et que ce genre de problèmes lui étaient familiers.
Elle rassemblait les bandes ensanglantées avec lesquelles elle l’avait soigné, prête à les mettre de côté pour un rituel de purification, quand il farfouilla dans sa poche et la coupa dans ses intentions. Au creux de sa paume luisait faiblement le bijou qu’il lui avait offert des mois auparavant, et elle avait le souffle coupé par ce simple geste qui signifiait bien plus que ce qu’il avait pu dire. Il avait gardé son alliance. Mieux même, il ne l’avait pas seulement gardée, il l’avait également gardée avec lui, tout au long de ses pérégrinations. Il n’avait pas besoin de le dire, l’anneau était couvert de sang et de terre, signe qu’il l’avait peut-être souvent sorti de sa poche pour le toucher ou le regarder. Elle sentit soudain tout l’amour qu’elle avait pour lui jaillir de tous les pores de sa peau, avec violence, lui coupant presque le souffle et faisant monter les larmes à son regard émeraude. Elle n’avait pas pour habitude de pleurer, mais encore une fois il chamboulait tout chez elle.
« Merci de me l’avoir ramené… » fit-elle en se pressant contre lui après avoir enfilé à nouveau sa bague. Elle enserra son visage entre ses frêles petites mains et posa ses lèvres au coin des siennes. Elle ne voulait pas reproduire les mêmes erreurs que la dernière fois, et se heurter à son dégoût et son manque de désir.
« Tu es vraiment prêt à toutes mes questions ? » demanda-t-elle en plongeant son regard dans le sien, miroir de ses émotions. « Je ne voyais pas les trucs comme ça… » dit-elle, esquissant un sourire, incertaine devant sa réaction. « Je voulais que tu me dises ce que tu caches depuis longtemps. Sans avoir besoin de tout tirer de toi. Je ne veux pas te forcer. Je veux te comprendre. Mais tu me donnes pas les armes pour ça tu comprends ? Tu es en miettes et je sais pas pourquoi… » dit-elle en le fixant de son regard humide.
« Mais si c’est ce que tu veux… » souffla-t-elle, essayant de réprimer la soudaine inquiétude qui la saisissait. « Je veux savoir qui tu es. Qui tu es vraiment. » Les bons comme les mauvais côtés, elle s’en fichait bien. Ce qu’elle voulait c’était pouvoir comprendre l’homme qu’il était et l’aider un peu mieux que ce qu’elle avait essayé de faire. Elle avait bricolé son amour avec les maigres indices qu’il avait bien voulu lui donner mais elle se rendait bien compte que tant qu’il resterait des zones d’ombre entre eux ils ne pourraient jamais réellement être bien l’un avec l’autre. Ils étaient mariés après tout. Ils pouvaient tout accepter de l’autre.
« Je te donne ce que tu veux après. »
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